Assurance-vie

Assurance vie : Défiscalisation et Avantages Fiscaux

Par Marine Lebrun le 2023-08-07
4 min

Comment fonctionne l’assurance vie ?

Parmi les produits d'épargne aujourd'hui plébiscités, l'assurance vie est un outil financier polyvalent qui permet de constituer et de valoriser un capital à long terme. Il s'agit d'un contrat entre un souscripteur (personne physique ou morale) et une compagnie d'assurances. Le souscripteur verse des primes périodiques ou un capital initial, et en échange, l'assureur s'engage à verser le capital aux bénéficiaires désignés en cas de décès de l'assuré ou une rente à l'épargnant à partir d'une certaine date.

 

L'assurance vie permet donc d'épargner régulièrement ou d'investir un capital initial sur des supports d'investissement variés, tels que des fonds en euros ou des unités de compte. Au fil du temps, le capital accumulé peut croître grâce aux intérêts générés et aux éventuelles plus-values réalisées.

 

Ce produit d'épargne offre des avantages fiscaux attractifs. En effet, les intérêts et les plus-values réalisés sont généralement soumis à une fiscalité avantageuse, notamment en fonction de la durée de détention du contrat. Par ailleurs, l'assurance vie peut bénéficier de différents dispositifs de défiscalisation, tels que des abattements sur les successions et les donations. Ce qui en fait un instrument privilégié pour la transmission de patrimoine. En désignant des bénéficiaires spécifiques, l'assuré peut transmettre le capital constitué hors du cadre de la succession, offrant ainsi des avantages fiscaux et une réduction des droits de succession pour les bénéficiaires.


 

Quelle est la fiscalité de l'assurance vie ?

L'assurance vie est soumise à des régimes fiscaux spécifiques, qui varient en fonction de la situation de l'assuré. Il existe deux régimes fiscaux associés à l'assurance vie : 

  • le régime fiscal en cas de vie : il concerne les sommes perçues par l'assuré pendant sa vie et s'applique aux produits générés par le contrat d'assurance vie, tels que les intérêts et les plus-values.
  • le régime fiscal en cas de décès : il concerne les bénéficiaires du contrat après le décès de l'assuré et englobe la transmission du capital et les avantages fiscaux qui y sont associés.

Une partie des revenus liés à l’assurance vie sont donc soumis à l'imposition. Sont concernés les intérêts générés par le contrat d'assurance vie, les plus-values réalisées lors de la vente d'actifs détenus dans le contrat, et enfin, les rachats effectués par l'assuré, en fonction des montants de chaque retrait.


 

Fiscalité de l'assurance vie en cas de décès

L'assurance vie présente des avantages fiscaux significatifs en matière de transmission de patrimoine. En cas de décès du souscripteur, les bénéficiaires désignés dans le contrat d'assurance vie peuvent recevoir le capital investi sans avoir à payer de droits de succession, dans la limite d'un certain montant.

Aujourd’hui, le capital versé en cas de décès est exonéré de droits de succession dans la limite de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà de ce seuil, un taux fixe de 20% s'applique jusqu'à 700 000 euros, puis un taux de 31,25% pour la fraction excédant ce montant.

Cependant, à partir du 1er janvier 2023, de nouvelles dispositions entrent en vigueur. Les contrats d'assurance vie alimentés avant le 13 octobre 1998 bénéficient d'un abattement global de 305 000 euros pour les bénéficiaires de tous contrats confondus. Pour les contrats souscrits après cette date, l'abattement est fixé à 100 000 euros par bénéficiaire, tous contrats confondus.

Il est important de noter que ces abattements s'appliquent tous les 15 ans. Ainsi, si vous effectuez un rachat partiel ou total sur votre assurance vie, vous pourrez à nouveau bénéficier de ces abattements après cette opération.


 

Imposition en cas de rachat ou de retrait

Lorsque vous effectuez un rachat partiel ou total de votre contrat d'assurance vie, la fiscalité dépend de la durée de détention du contrat. Les gains générés par votre assurance vie peuvent être soumis à deux régimes fiscaux : le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) ou le barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Le prélèvement forfaitaire libératoire est un taux fixe qui varie en fonction de la durée de détention du contrat. Pour les contrats de moins de 4 ans, le taux est de 35%. Entre 4 et 8 ans, le taux est de 15%. Au-delà de 8 ans, le taux est de 7,5%. Il convient de noter que ces taux sont majorés des prélèvements sociaux de 17,2%.

Si vous optez pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu, vos gains seront ajoutés à vos autres revenus et soumis au taux d'imposition correspondant à votre tranche marginale d'imposition. Cette option peut être intéressante si vous vous situez dans une tranche d'imposition inférieure aux taux du PFL, notamment après 8 ans de détention.


 

Imposition sur les intérêts et plus-values de l'assurance vie

Les intérêts et plus-values générés par votre contrat d'assurance vie peuvent également être soumis à une imposition spécifique. En général, les gains réalisés sur les supports en euros sont soumis aux prélèvements sociaux au taux de 17,2%, quel que soit le montant des intérêts.

Pour les supports en unités de compte, tels que les fonds d'investissement, les plus-values réalisées sont soumises au même régime fiscal que les plus-values mobilières. Ainsi, après 8 ans de détention, vous bénéficiez d'un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule et de 9 200 euros pour un couple marié ou lié par un partenariat de Pacs. Au-delà de cet abattement, les plus-values sont imposées au taux de 30% (Impôt sur le revenu + prélèvements sociaux).

 

Quels sont les avantages fiscaux de l'assurance vie ?

L'assurance vie offre plusieurs avantages fiscaux intéressants pour les épargnants. Examinons en détail ces avantages, notamment les abattements, la transmission de patrimoine et les cas d'exonération de fiscalité des plus-values.


 

Quel abattement peut s’appliquer pour une assurance vie ?

L'un des avantages fiscaux majeurs de l'assurance vie réside dans les abattements qui permettent de réduire la fiscalité sur les rachats partiels ou totaux effectués sur le contrat. Ces abattements sont appliqués sur les intérêts générés par le contrat et varient en fonction de la durée de détention du contrat.

Pour les contrats de moins de 4 ans, aucun abattement ne s'applique et les gains sont soumis à l'impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire libératoire, selon l'option choisie.

 

En revanche, pour les contrats de plus de 4 ans, les abattements annuels sont les suivants :

  • 4 600 euros pour une personne seule ;
  • 9 200 euros pour un couple marié ou lié par un partenariat de Pacs.

Ces abattements permettent de ne pas payer d'impôt sur les intérêts dans la limite de ces montants. Au-delà, les intérêts sont soumis à l'impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire libératoire.


 

L'assurance vie et la transmission de patrimoine

L'assurance vie est également un outil avantageux pour la transmission de patrimoine. En effet, les sommes versées aux bénéficiaires désignés dans le contrat d'assurance vie sont généralement exonérées de droits de succession, dans la limite des abattements mentionnés précédemment.

 

Ainsi, l'assurance vie permet de transmettre un capital à ses proches sans qu'ils aient à supporter une charge fiscale importante. Cela en fait un moyen privilégié pour préparer sa succession et protéger ses bénéficiaires.


 

Quels sont les cas d'exonération de fiscalité des plus-values en assurance vie ?

En plus de l'exonération des plus-values sur les contrats de plus de 8 ans et de l'exonération partielle pour les personnes de plus de 70 ans, il existe des cas spécifiques d'exonération de fiscalité des plus-values en assurance vie :  

  • perte d'emploi : licenciement ou liquidation judiciaire,
  • retraite anticipée,
  • reconnaissance d'une invalidité de l'assuré,
  • décès du conjoint ou partenaire de Pacs. 

Dans ces circonstances, les plus-values réalisées peuvent être totalement exonérées d'impôt.


 

Comment ne pas payer d'impôt sur une assurance vie ?

Pour maximiser les avantages fiscaux de votre contrat d'assurance vie et potentiellement éviter de payer des impôts, il est essentiel de mettre en place certaines stratégies. Voici quelques conseils pour optimiser votre situation fiscale.


 

Bien choisir son contrat d'assurance vie

Lorsque vous souscrivez un contrat d'assurance vie, il est important de prendre en compte certains critères pour bénéficier d'une fiscalité avantageuse. Vérifiez les frais d'entrée du contrat, les frais de gestion, ainsi que la qualité et la réputation de l'assureur ou de la compagnie d'assurance.

Optez de préférence pour un contrat offrant une large gamme de supports d'investissement, tels que des fonds en euros et des unités de compte, afin de diversifier vos placements.

 

La diversification des supports d'investissement

La diversification est une stratégie essentielle pour minimiser les risques et optimiser les performances de votre contrat d'assurance vie. Répartissez vos versements sur différents supports, tels que les fonds en euros et les unités de compte.

Les fonds en euros offrent une sécurité et une garantie du capital, tandis que les unités de compte offrent un potentiel de rendement plus élevé, mais comportent également un niveau de risque supérieur.

En diversifiant vos investissements, vous pouvez adapter votre stratégie en fonction de vos objectifs et de votre profil d'épargnant.

 

L'optimisation de la durée de détention

La durée de détention de votre contrat d'assurance vie a un impact significatif sur la fiscalité. Plus vous conservez votre contrat sur le long terme, plus vous bénéficiez d'avantages fiscaux.

Après 8 ans de détention, vous pouvez bénéficier d'un abattement annuel sur les plus-values, ce qui réduit l'impact de l'imposition. Vous avez également la possibilité de choisir entre le prélèvement forfaitaire libératoire ou le barème progressif de l'impôt sur le revenu, ce qui peut vous permettre de bénéficier d'une imposition plus avantageuse.

 

L'assurance vie est un produit d'épargne qui offre de nombreux avantages fiscaux, notamment des abattements, une exonération de droits de succession et des possibilités d'exonération des plus-values. Pour minimiser l'impôt sur une assurance vie, il est essentiel de choisir un contrat adapté à ses objectifs fiscaux, de diversifier ses supports d'investissement et d'optimiser la durée de détention. En adoptant ces stratégies, il est possible de bénéficier pleinement des avantages fiscaux offerts par l'assurance vie et d'optimiser sa situation financière. Rappelez-vous que l'assurance vie doit être considérée comme un placement financier à long terme. Évitez donc les retraits dans les premières années de votre contrat et privilégiez les versements de primes. Plus vous maintenez votre contrat sur une durée étendue, plus vous avez de chances de bénéficier d'une fiscalité avantageuse.


 

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